Comment sortir de la dépendance affective ? Comment ne pas mourir si l’autre s’en va ? Comment survivre ? Deux mots ou presque sur ce qu’on appelle « la névrose d’abandon » , le « syndrome d’abandon », « l’angoisse d’abandon » ou « le manque d’amour » et plus récemment ces dernières années : la dépendance affective. Qu’est ce qui caractérise ces quelques-uns et quelques-unes qui semblent ne pas savoir « comment on aime » sans y laisser sa peau ? Bien souvent, ces patients , patientes atterrissent dans votre cabinet, à l’agonie, à bout de souffle, dans une détresse psychologique …et bien souvent, dans un premier temps, le thérapeute avant de dénouer la pelote, n’apporte que que du soutien. Impossible de questionner s’il s’agit bien d’amour ou d’un de <span »>besoin de sécurité camouflé en demande amoureuse ? Il est fait état de manifestations qui basculent de l’angoisse à l’agressivité, au harcèlement, de la part d’une patiente plutôt pas instable : j’entends : « je hurlais ou je ne disais rien mais ça me broyait à l’intérieur » … « j’en vomissais de contrariété sans rien dire »… »La moindre manifestation de quelque chose vécu sans moi : une journée moto avec ses potes me retournait littéralement et même si je m’en rendais compte…impossible de m’arrêter, de demander, de téléphoner, de textoter » ..Ou « tout se passait bien mais j’étais à l’affût de la moindre preuve de non amour, jusqu’à l’ultimatum mais c’est parce que je l’aimais, j’avais besoin de lui. » La question qui se pose : s’agit il d’un amour sur un mode amoureux ou infantile ? D’où vient cette insécurité affective qui nécessite la présence de l’autre en permanence ou presque ? d’où vient cette incapacité à la frustration d’un instant vécu par son partenaire sans elle ? Comment entendre que la vie n’est valable que s’il y a un autre pour la partager ? C’est à la demande du patient qui vous dit « plus jamais » qu’avec lui, vous commencez à investiguer : qu’est ce qui a bien pu se passer dans sa vie, pour que vous aimiez à en mourir ? Qu’est ce qui se rejoue comme abandon ? Difficile de ne pas noter comme un stade dépendance à l’égard de la mère. Là ou deux individus « séparés » rentreraient en relation ; on a plutôt dans ces cas, une demande de fusion, avec une peur au ventre de perdre l’autre, avec un amour avide, qui menace tout autre relation. » Il recevait un coup de téléphone de sa meilleure amie, je me sentais menacée et je commençais à délirer : et si ? et si ? « . »Parfois je ne disais rien, mais d’autres, je lui ai fait peur, je l’ai menacé de rompre, j’ai fait la gueule. » etc etc etc Cette exigence sans limite d’amour use soi et l’autre. Cette peur du vide vous entraîne vite des demandes aux exigences, aux revendications , on arrive vite à la tyrannie sans même s’en rendre compte, comme si sa sécurité intérieure, interne était constamment menacée. Toujours à la recherche magique de quelqu’un qui serait toujours là, qui ne ferait jamais faux bond, quelqu’un avec qui on pourrait tout P A R T A G E R. Comment on sort de là ? En prenant la responsabilité de sa propre vie, en sortant d’un état d’irresponsabilité où le bonheur doit nécessairement être amené par l’autre ….C’est un travail de sortir d’une sorte de masochisme affectif qui vous fait aller encore et encore vers quelqu’un pour vous remplir, et de prendre un autre chemin qui vous amène vers l’ I N D E P E N D A N C E A F F E C T I V E : un célibat heureux mais ceci est une autre histoire et fera l’objet d’un autre article.